
La construction d’une personnalité dépendante affective est tout d’abord une destruction de la personnalité, une soumission émotionnelle.
La dépendance affective est l’état d’une personne qui entretient un lien toxique avec l’amour pour combler une estime de soi en souffrance. C’est toujours une conséquence d’un traumatisme ou d’une succession de traumas bien souvent vécu pendant l’enfance. Plus rarement, un choc émotionnel violent survenu à l’âge adulte peut également déclencher une dépendance affective. Pour définir la dépendance affective, il est important au préalable de rappeler ce qu’est l’amour. Nous évoquerons ensuite les origines de la dépendance affective, son développement et enfin les symptômes indélébiles qu’elle laissera sur la personnalité de l’enfant notamment.
Différence entre l’amour et la dépendance affective : l’estime de soi.
Un petit truc en plus : L’estime de soi !
En un mot comme en cent, la différence entre l’amour véritable et la dépendance affective, c’est l’estime de soi ! Charité bien ordonnée commence par soi-même dit le dicton ! Et le sujet illustre très bien la sagesse du propos. Nous ne pouvons aimer l’autre que si nous nous aimons d’une manière inconditionnelle. Si c’est le cas, nous sommes aptes à l’amour (et au bonheur). Sinon, nous irons puiser l’amour et la reconnaissance qui nous manque dans notre relation amoureuse ou affective chez l’autre et développerons donc une dépendance affective à l’autre.
L’amour véritable comble l’estime de soi
L’amour véritable, vécu librement, entre deux personnes, a le pouvoir magique d’épanouir et de rendre heureux parce qu’il est désintéressé. Parce que chacun aura reçu un amour parental inconditionnel qui l’aura structuré et équilibré émotionnellement, chacun pourra alors donner de l’amour comme il l’aura reçu de ses parents. Chaque partenaire a une estime de soi suffisante pour être équilibré même s’il est seul. De ce fait, chacun partage uniquement parce que cela lui fait plaisir et reçoit de la même manière, c’est-à-dire gratuitement. C’est la magie de l’amour ! L’amour repose sur un témoignage réciproque de sentiments, de respect et de confiance. C’est ce lien qui nous donne l’impression d’être un être exceptionnel aux yeux de l’autre. L’amour ne comble pas un manque d’estime de soi, il transcende l’estime de soi. L’amour est ce lien qui nous donne des ailes, qui nous rend libre, heureux et épanoui.
La dépendance affective comble le manque d’estime de soi
Contrairement à l’amour qui suscite le désir de l’autre, la dépendance affective vient combler un besoin personnel de combler un vide en soi. La confusion entre désir d’amour et besoin d’amour corrompt le lien amoureux. Le dépendant, sans le vouloir consciemment, utilise l’autre pour pallier ses carences affectives et l’emploie comme une béquille pour retrouver un équilibre émotionnel. L’amour n’est plus un acte gratuit mais devient un outil pour combler l’estime de soi et le besoin de reconnaissance du dépendant.
La dépendance affective est un amour sous condition ou au moins un des partenaires donne et reçoit de l’amour, non plus par plaisir mais par besoin parce qu’il a une urgence à réparer les conséquences d’un manque affectif infantile, une estime de soi branlante. L’amour devient alors une véritable drogue émotionnelle dont la victime a besoin pour se sentir équilibrée et sans laquelle elle se sent vide. L’objet de l’amour devient le centre d’intérêt unique de l’autre, et comme toute addiction, la relation deviendra vénéneuse et destructrice et mènera la personne dans une spirale infernale de la mésestime de soi et de la remise en cause permanente.
Les origines de la dépendance affectives
La source de la dépendance affective est toujours un traumatisme qui crée un manque d’amour soit durant l’enfance soit lors d’une choc émotionnel violent. Face à ce bouleversement, la victime va ressentir un déficit d’estime de soi et va adapter sa personnalité pour se rendre plus « aimable ».
Un traumatisme lié au manque d’amour
Un manque de nourriture émotionnelle durant l’enfance
La dépendance affective prend, la plupart du temps sa source dès la petite enfance. L’enfant souffre de maltraitance physique ou morale, d’un manque d’amour de ses parents, parce qu’il n’en reçoit effectivement pas assez, voire pas du tout ou parce que l’enfant sent que cet amour est sous conditions. Bien souvent, les parents ont eux-mêmes subi du désamour et attendent inconsciemment que l’enfant vienne réparer ce manque. Ils ne feront au contraire que transmettre leur carence à la génération future sans pour autant être soulagés eux-mêmes d’ailleurs. L’enfant à nouveau deviendra dépendant affectif une fois adulte car il aura vécu un sentiment d’abandon, des expériences de rejet ou d’insécurité. Au lieu d’épanouir sa personnalité en toute confiance, bercé d’un amour inconditionnel -solide et stable- il va devenir mendiant de l’amour de ses parents en tentant de s’adapter à eux pour les satisfaire, d’être comme ils veulent pour être aimé en retour.
C’est le cas par exemple de Jérôme qui aura grandi aux côtés d’une maman dépressive et d’un père absent. Le petit Jérôme ne ressentira d’amour spontané ni de son père, fuyant la sphère émotionnelle, ni de sa mère, complètement absorbée par la quête de son propre équilibre.
Ce sera également le cas de Christelle dont le papa est violent et la maman en est victime.
Plutôt que de penser qu’ils ne sont pas aimés, pensée absolument destructrice pour l’enfant en devenir, Christelle et Jérôme vont penser que s’ils ne sont pas aimés, c’est parce qu’ils ne sont pas assez bien et vont tenter chacun de s’adapter aux besoins de leurs parents pour mériter leur amour.
Le lien familial est alors perverti car l’enfant ne reçoit pas l’amour gratuitement, il donne pour recevoir. Il n’a plus loisir de développer sa propre personnalité mais va s’adapter à celle de ses parents dans l’espoir de recevoir un peu d’amour et de reconnaissance.
Un choc émotionnel violent balayant toute confiance en soi
Plus rarement, un événement de la vie qui nous confronte à la mort peut déclencher une dépendance affective réactionnelle. Nous amenant à la conscience de notre propre fin, la mort d’un proche, un attentat, la confrontation à la vieillesse pour exemples, sont autant d’éléments déclencheurs d’une fragilisation de l’égo. L’impuissance ressentie face à la force du destin fait perdre toute la confiance de la personne qui le subit et le plonge du jour au lendemain dans une dépendance affective.
Le développement d’une stratégie pour se sentir aimé
Face à ces traumatismes bouleversants la personnalité, l’enfant ou l’adulte victime de violence va s’adapter pour obtenir l’amour qu’il n’obtient pas ou plus naturellement, spontanément.
Jouer un rôle au lieu de se développer
Très tôt, l’enfant qui ne se sent pas considéré comprend très vite qu’être lui-même ne suffira pas pour être aimé. Ainsi, au lieu de développer sa véritable personnalité en toute confiance, il va tenter de s’adapter à la situation. Il va ainsi repérer une situation de négligence, de vexation, de menace, d’ignorance ou de rejet dont il est victime et tentera donc de trouver la posture appropriée pour éviter que le parent reproduise ces situations. Il répondra à la demande inconsciente du parent en s’adaptant à elle pour le contenter ou le soulager.
Selon les cas, il tentera de combler les carences affectives de ses propres parents en jouant le confident, le psychologue ou le médiateur ; La maman de Jessica est dépressive. Son mari est alcoolique et violent. Jessica se sent seule au milieu de ce couple rivé sur ses propres problèmes. Se sentant désemparée, Jessica va essayer de soulager ses parents pour obtenir un peu d’attention. Une belle inversion des rôles puisque l’enfant devient parent de ses propres parents ! Peu à peu, elle va même se sentir un peu coupable. Si la situation dérape, c’est qu’elle n’a pas bien rempli son rôle. Si elle n’a pas bien rempli son rôle, c’est qu’elle n’est pas aimable. Et petit à petit, elle va perdre son estime de soi en essayant de sauver une situation familiale qui la dépasse au lieu de construire sa personnalité.
Dans d’autres cas, L’enfant se fera tout petit pour ne pas être une charge supplémentaire pour ses parents ou, au contraire, se mettra en avant pour forcer la fierté de son parent en faisant le pitre ou encore en étant le meilleur à l’école. C’est le cas de Barnabé, qui n’aura de cesse de ramener les meilleures notes de sa classe pour avoir enfin un peu de reconnaissance parental qu’il ne parviendra d’ailleurs jamais à obtenir.
Se rendre indispensable
Enfin, il pourra aussi prendre le rôle du couteau suisse en se rendant indispensable pour soulager la charge quotidienne de parents, se pliant au rôle de Cosette dans les « Misérables » ou de Yasmine qui passera son adolescence à aider dans la boulangerie familiale pour tenter d’être aimée de ses parents en les soulageant et en leur montrant qu’elle est gentille, qu’elle leur sert à quelque chose, sans succès.
Quelle que soit la posture endossée, l’objectif final est toujours d’être accepté et aimé de ses parents.
Autant de stratégies qui caractérisent le lien de dépendance affective dans le sens ou l’enfant, au lieu de recevoir de l’amour pour ce qu’il est, devra s’adapter au besoin parental pour être aimé, l’empêchant de développer sa personnalité en toute confiance et liberté. Cette stratégie aliénante, si elle n’est pas repérée, va devenir le schéma de référence qui sera reproduit dans chaque relation affective du futur adulte faisant totalement fi de l’estime de soi pourtant déterminant dans une relation affective.
Conséquences de cette adaptation sur la personnalité de l’enfant
L’enfant qui adapte sa personnalité aux volontés présumées de leurs parents est un enfant qui sacrifie sa personnalité pour espérer obtenir la reconnaissance et l’amour dont il manque cruellement en retour. Il abandonne toute estime de soi pour obtenir l’amour qu’il ne recevra pas. C’est une stratégie désespérée qui le poursuivra malheureusement longtemps dans ses rapports affectifs car il va développer des sentiments négatifs à son égard.
Un sentiment de culpabilité
Il faut bien comprendre deux choses au préalable :
D’une part, pour chaque enfant, les parents sont les référents. Aux yeux des enfants, les parents sont des Dieux vivants. Ils ont donc forcément raison sur tout même s’ils ont les pires défauts ou les pires vices.!
D’autre part, pour se développer, un enfant a besoin de deux choses, de la nourriture on va dire alimentaire et de la nourriture émotionnelle. Autrement dit, s’il n’a pas d’amour, l’enfant meure autant qu’il mourra s’il ne reçoit pas ses repas.
Aussi, pour survivre, l’enfant qui ne se sent pas aimé par ses parents va développer une stratégie pour s’adapter psychologiquement au manque d’amour. Il va se persuader que s’il n’est pas aimé, c’est tout simplement de sa faute. Cela ne peut pas venir de ses parents, ce sont des dieux vivants ! L’enfant va donc développer plusieurs sentiments négatifs à son égard dont le sentiment de culpabilité.
Une dévalorisation personnelle
L’enfant qui est victime de désamour, pensant qu’il en est responsable va naturellement développer un grand manque d’estime de soi puisqu’il n’est pas digne d’être aimé tel qu’il est. Pour être aimé, Il faut qu’il s’adapte à l’autre. Sa personne n’a donc aucune valeur à ses yeux.
Il développe parallèlement une absence de confiance en soi. En effet, étant dans l’obligation de combler les attentes de ses parents dans l’espoir d’être aimé, il se retrouve dans une situation d’urgence à être aimé sans avoir le mode d’emploi pour y parvenir. Comment ne pas être en insécurité lorsque l’on se retrouve enfant à devoir nourrir émotionnellement ses parents alors que l’on ne connait ni le gout ni la saveur de l’amour. L’enfant, complètement immature va être poussé vers des zones inconnues et ne pourra pas avoir la sécurité nécessaire pour développer naturellement la confiance nécessaire pour avancer sur le chemin de la vie
Un sentiment d’insécurité
Le manque d’amour fait naitre chez l’enfant un grand sentiment d’insécurité. Si l’enfant a le sentiment que l’amour qu’on lui donne est précaire et est soumis à la pression permanente de rester « parfait » aux yeux de ses parents, il aura peur du moindre potentiel faux pas de sa part qui pourrait engendrer sa chute. Comment ne pas douter de soi lorsque l’on vit dans la pression et la crainte permanente d’un échec programmé.
Le lien de dépendance affective gâche bien souvent l’insouciance de l’enfance et détermine souvent la vie amoureuse de l’adulte. L’enfant devenu adulte va aller inconsciemment vers ce qui lui est familier et qui lui fait du mal ou par réaction, vers une situation tout à fait opposée mais manquant elle aussi d’équilibre. Le dépendant affectif n’aura de cesse que de tenter d’aller chercher l’amour qu’il n’a pas eu mais, mais, manquant d’estime de soi, il sera irrémédiablement attiré vers ce qui lui renvoie une image adéquate. Il est possible de sortir de la spirale infernale de la dépendance affective en prenant conscience de de la mauvaise image que l’on a de soi-même, en travaillant sur la confiance en soi et l’estime de soi, l’amour de soi. C’est un travail de longue haleine mais qui en vaut vraiment la peine. Dans mon activité de voyante, je croise et j’accompagne énormément de dépendant affectif et je tente d’aller vers le chemin de l’amour de soi dans mon activité de guidance ou mon activité de démontages des mécanismes inconscients.
Si vous souhaitez de plus amples informations sur ces méthodes, vous pouvez me joindre au 07 49 06 57 97, je vous renseignerai personnellement.
Confiance et Sérénité
Catherine Gé